Commentaire du jour
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Le 17 mars 2006
Donc hier il y a eu du nouveau concernant la DADVSI :
Toute personne téléchargeant pour son usage personnel, risquera une amende de 38 euros. Et si elle met à disposition des fichiers, cette amende s'élèvera à 150 euros.
Certes il faut protéger les auteurs, certes la licence globale pose des problèmes de répartition de droits mais cela suffit il à justifier une telle régression ?
Je me souviens d' un temps où les cd musicaux apparaissaient à peine. Jeune ado, je partais tout les samedis matins chercher 4 ou 5 albums à la 'discothèque' (on ne disait pas encore médiathèque) pour les enregistrer sur ma platine K7. Le son était tout à fait potable, certaines bandes sont toujours là pour en témoigner. Combien aurais-je dû payer pour ce délit à raison d'une douzaine de pistes par album ?
Je n'ose pas faire le calcul. Pour être honnête la copie n'était pas plus autorisée qu'aujourd'hui mais juste tolérée. Pourtant le numérique n'a pas changé la nature du tort causé aux artistes. Et si son ampleur a explosé comme l'affirme la SACEM, le moins qu'on puisse dire c'est que celle de la répression aussi.
Mais le problème le plus grave que pose cette nouvelle loi est qu'elle ne peut être réellement efficace sans un dispositif technique digne de Big brother.
Et quelle que soit son efficacité, nul doute que les contournements technologiques sont déjà prêts.
J'ai crû comprendre que pour parer à cela une des disposition de la loi décréterait illégal tout logiciel P2P permettant un échange numérique non contrôlé par la loi. Est ce une limitation volontaire ?
Est ce qu'un échange de fichier crypté au travers de ce bon vieux FTP par exemple tombe sous le coup de la DADVSI ?
En clair "Is Big Brother really watching us ?"
A noter le rapport du forum des droits sur l'internet "Peer-to-peer : quelle utilisation pour quels usages ?".
Document datant de 2003 que le fougueux législateur n'a pas du lire sinon il y aurait été un peu plus instruit :
Ainsi, si une interdiction complète devait être mise en oeuvre, le fournisseur d'accès serait tenu de filtrer l'ensemble des ports de communication utilisés. Or, il suffirait alors aux utilisateurs, pour contourner ces mesures, de modifier le port de communication et recourir à ceux utilisés par les applications traditionnelles de l'internet (web, courrier électronique, etc. ). Une telle solution aurait, en outre, pour conséquence d'interdire le développement de toutes les autres applications offertes par ces systèmes. "Une telle mesure serait extrême et lourde de conséquences. Cela consisterait tout simplement à censurer une technologie qui n'a, à la base, rien d'illégal ".
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